Je vous fais une liste des difficultés propres à la langue latine, qui compliquent la lecture:
1. souvent, à la place de : magister habet discipulos, vous aurez discipuli sunt magistro.
Domc cette tournure, il faut l'assimiler, car elle est omniprésente.
2. Ut, cum, quod, ça c'est aussi difficile. Ce sont les diffficultés majeures pour lire une longue phrase. Je mettrai des couleurs qui vous permettront de voir si c'est: pour, quand, comme, parce que etc.
Je vous remplacerai toujours quod par quia, même s'il est beaucoup plus fréquent.
3. Les trois sortes de complétives: prop. inf. / ut + subjonctif/quod
en français, ces trois complétives sont toujours introduites par que ou de, et c'est ça qui fait qu'elles sont difficiles à différencier.
- Je dis que tu es beau (prop. inf., car c'est déclaratif: on énonce simplement un fait)
dico te esse pulchrum.
- Je veux que tu fasses cela (la, on voit le subjonctif, comme en latin, qui indique qu'il y a une volonté dans le verbe principal)
Volo ut facias id.
- Je suis content que tu sois beau (ici, il n'y a pas de volonté, mais une émotion/un sentiment: on ne mettra donc pas ut, mais quod: me satisfacit quod es pulcher. Littéralement: je suis satisfait du fait que tu es beau. / Le fait que tu es beau me rend content.
Si l'on ne parle pas latin ou que l'on ne fait pas un thème (c'est-à-dire écrire latin), en fait le problème ne réside que dans la prop. inf: comme elles sont absolument omniprésentes, il faut réussir à lire cet accusatif avec un verbe à l'infinitif et que ça devienne une seconde nature. Sinon les phrases deviennent pénibles, et je pense que c'est une des grandes difficultés de l'apprentissage du latin au lycée.
C'est une tournure qui n'existe plus dans aucune langue latine moderne, et c'est un peu difficile, quoi...
La deuxième difficulté quant au quod, c'est qu'il est soit complétif, soit signifie 'parce que'. C'est pour ça que dans la version simplifiée on aura quia.
4. Les phrases interrogatives. Elles ne sont pas hyper difficiles, mais elles utilisent des tournures qui n'existent plus dans les langues modernes: num es-tu vraiment . -ne (qui se met à la fin du premier mot) nonne: n'es-tu pas vraiment (mais finalement, celui-ci est juste la négation de -ne donc...)
5. Le subjonctif qui exprime aussi le conditionnel: pour atteindre une compréhension totale du latin, il faut pouvoir repérer un verbe au subjonctif tout de suite, et ça demande de quand même beaucoup lire!
Ensuite, une fois que l'on maitrise ça, il faut voir si c'est bien un ordre qui est donné, ou si l'on a affaire à un conditionnel: quomodo intellegam utrum ... an...: comment comprendrAIS-je si ... ou si...
6. connaître les terminaisíons du passif : dans les langues modernes, elles n'existent plus mais sont remplacées par l'auxiliaire être et avoir: amatur je suis aimé. Amabamur: nous étions aimés etc.
Et une fois qu'on les connaît, il faut distinguer entre le passif et le réfléchi: souvent amor = je m'aime.
7. les indéfinis: quisquis, quisvis, quislibet, quicumque A ne pas confondre avec quisque et l'expression ´suum cuique munus'
quidam: une certaine personne. (Expression française existe: un quidam est passé par la) Quodam die: un jour...
Je trouve que ça semble compliqué, mais ce n'est pas transcendant pour une compréhension d'un texte...
a mettre en lien je pense avec : dicatur/ dicaris/dicunt/. Fama ait. Vulgo ...
alius... alius...alius...
alter... alter .... uterque
8. Une petite difficulté:
certa habent suum modum: les certitudes suivent leur propre modalité: suus, a, um signifie aussi leur/leurs, et ça grince un peu dans les oreilles d'un francophone.
8. personne ne juge devoir recevoir .... jamais judicat debere accipere... si la construction est avec prop. inf.: Nemo judicat se debere ...
Donc on a parfois l'impression que la langue latine complexifie où elle pourrait faire simple, mais ça suit la logique de la construction du verbe, en fait.